T’as vu comment tu me parles ?

Ce qui me touche profondément aujourd’hui, c’est la manière dont on se parle. Le tyran le plus grand, à mon sens, qui nous oppresse, est trop souvent nous-mêmes. Je suis profondément touchée par le niveau d’exigence que beaucoup de mamans s’imposent à elles-mêmes. Cela va bien souvent de : une super…

Ce qui me touche profondément aujourd’hui, c’est la manière dont on se parle. Le tyran le plus grand, à mon sens, qui nous oppresse, est trop souvent nous-mêmes. Je suis profondément touchée par le niveau d’exigence que beaucoup de mamans s’imposent à elles-mêmes. Cela va bien souvent de : une super maman, une conjointe attentive, une amie joviale, une professionnelle exemplaire et un besoin d’avoir du temps pour soi.

Face à autant d’exigence, il me semble évident que, par moment, ça dérape. En consultation, lorsque nous mettons à la lumière les jugements que la personne s’impose, c’est bouleversant. « Mon comportement est honteux », « Je ne suis même pas capable de … », « Je ne suis pas mieux que ma mère », « Je suis nulle comme maman »,… et j’en passe.

Personnellement, je trouve important de sortir de ce discours jugeant que je m’imposais. J’ai à cœur d’apprendre à me parler avec douceur, compréhension et parfois aussi, bien sûr, avec audace (« Allez, j’essaye, on verra bien », sourire aux lèvres). Il est primordial de prendre conscience que nous sommes la personne que nous côtoyons le plus sur une journée : je me réveille « avec moi », je passe la journée « avec moi », je m’endors « avec moi » et parfois je me réveille la nuit « avec moi ». Alors me parler avec amour et humour devient une fondation, un pilier sur lequel ériger ma vie.

Comme la vie devient légère lorsqu’on devient la « mère aimante » que nous souhaitons être pour nos enfants et POUR soi-même.

Je racontais, dans un atelier adulte, combien de fois, en voiture, je lève les yeux vers le rétroviseur pour regarder mes rides. Et donc combien de fois, sur un trajet, j’ai une pensée négative par rapport à moi-même (« T’es vieille avant les autres », par exemple). Je comprends aujourd’hui que je n’ai plus besoin des autres pour être dure avec moi-même, je le fais très bien toute seule. La conséquence est très belle. Je ne me préoccupe plus tant des jugements d’autrui. Je recadre celui qui me parle mal. Mais cela ne m’affecte plus autant… Bien souvent, l’autre dit tout haut ce que je me dis tout bas. Vous êtes d’accord avec moi ? L’autre conséquence est bien sûr de … sourire à l’exigence qui refait surface, au jugement que je connais par cœur et qui revient. Je n’attends pas « de lui » qu’il disparaisse. Je suis juste d’accord de traverser la vie « avec lui »… et d’en sourire.

Je suis très reconnaissante des apprentissages donnés par la communication non-violente. Et personnellement, ce qui me semble précieux aujourd’hui, c’est d’apprendre à se parler avec amour et humour le plus souvent possible. Et si j’entretiens un lien aimant et authentique avec moi, je vais probablement naturellement entretenir un lien fluide avec l’autre.

A méditer ?

Merveilleuse journée à chacun.

Véronique, psychomotricienne